Bon et bien voilà je rentre de ma énième fête de la musique et je ne sais pas si c'est que je vieillis vraiment mais l'ambiance générale devient de plus en plus détestable.
Cet évènement est aussi vieux que moi (1982) et mes premiers souvenirs remontent assez loin (fin des années 90 a peu près).
Certes j'habitais alors une "petite" ville de seulement 15,000 habitants et non une agglomération d'environ 200,000 personnes comme à l'heure actuelle (et comme depuis 10 ans en fait), mais les manifestations qui se déroulaient se jour là étaient bien organisées et de qualité.
Certes on peut toujours trouver aujourd'hui ce genre de choses agréable à écouter, mais je constate, amèrement, des dérives malheureuses:
- l'organisation est parfois anarchique et il n'est pas rare de trouver des ensembles de musique classique (par exemple) qui pourraient être intéressant encadrés (à faible distance) par des groupes de techno ou de métal. Je n'ai rien contre ces styles musicaux qui se doivent d'être représentés comme tout style (rap, dance, rock...) mais
dans le respect des autres groupes. Et on assiste de plus en plus à une surenchère sur les décibels totalement aberrante dans laquelle les musiciens acoustiques sont relégués aux oubliettes et ne peuvent s'exprimer qu'à des horaires peu attrayant pour le public par exemple en plein après-midi quand beaucoup de gens travaillent... ou tard le soir quand tout le monde est rentré chez lui (ou plus en état d'apprécier, mais je reviendrai sur ce point plus bas) ou encore dans des lieux où passent trois personnes par heure...
Ces défauts d'organisation sont imputables parfois aux municipalités qui ne contrôlent que très peu les possibles "spots" disponibles. C'est difficile, je le sais parfaitement, mais des solutions simples pourraient être mises en place pour éviter ces quelques désagréments.
- Le deuxième point sur lequel je voulais discuter est le phénomène grandissant qui consiste à transformer la "fête de la musique" en "fête de l'alcool". Il est devenu habituel pour toute une frange de la population de profiter de cet évènement pour clairement se foutre une mine sans avoir à faire face à d'éventuelles conséquences pénales (être en été d'ébriété sur la voie publique est un délit!) puisque de toute façon un mec éméché au milieu d'un troupeau de mecs à la limite du coma éthylique n'a pas grand chose à craindre. Et de toute façon il n'y aurait pas assez de cellules de dégrisement...
Je ne comprends pas cette attitude devenue habitude. Apprécient-ils plus la musique dans cet état? Laissez moi en douter. Ne peuvent-ils prendre du plaisir à vivre un évènement communautaire qu'en se mettant dans cet état. Je le crois pour certains.
Mais quand je vois que depuis deux-trois ans, les CRS doivent intervenir parce que des groupes se mettent à détériorer les espaces publics ou privés à la fin de la soirée, je pense qu'il y a un vrai problème. Et je ne vois plus comment on peut dans ce cas parler de "fête".
Mais pour être très clair et ne pas paraitre hypocrite: des cuites j'en ai déjà pris et j'en prendrai peut-être encore mais c'était entre potes dans un de nos apparts ou à l'école d'ingé quand on se faisait une soirée entre nous. On n'a jamais été emmerder les gens qui veulent profiter d'une manifestation annuelle que je trouve personnellement magnifique dans le concept.
Je ne sais pas si il y a des musiciens parmi vous et le cas échéant si ils éprouvent le même sentiment que moi qui ai régulièrement l'occasion de vivre cette journée du bord du public comme de celui du musicien amateur que je suis.
Vivez-vous dans vos villes respectives les mêmes choses ou bien suis-je simplement tombé dans les mauvaises villes?
Je suis déçu. Mais j'aime trop la musique pour renoncer à revenir l'année prochaine.
En espérant que la situation s'améliorera